Bukavu : quand la nature se vengera de la méchanceté des habitants

les ordures dérangent les artères principales
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L’annonce des prochaines pluies de septembre inquiète plus d’un habitant dans la ville de Bukavu et interpelle toutes les couches sociales à prendre des précautions avant que pire n’arrive. Des caniveaux et des conduites d’eaux et des collecteurs sont tous bouchés par des ordures de tous genres. Une petite pluie test qui s’est abattue sur la ville de Bukavu le matin du jeudi 29 aout 2024 aux environs de 04 heure du matin alerte sur des prochaines catastrophes naturelles que pourra connaitre la ville au cas où des mesures et dispositions nécessaires ne sont pas prises à temps.

La population de la ville de Bukavu repartie sur les trois communes de la ville sont exposées au carnage à la tombée de grandes pluies de septembre qui s’annonce ride.  Des conduites d’eaux, des rigoles et de collecteurs dans la ville de Bukavu sont bouchés et débordent sur les grandes artères de la ville.

Plus de mal que de joie, les alertes et cris fusent de partout dans la ville et interpelle l’autorité provinciale ou encore le maire de la ville à tout mettre en œuvre afin de sécuriser leurs administrés avant que malheur ne frappe à la porte.

Circulant son micro baladeur, la rédaction du média Mkulima a fait un constant amer par rapport à la dégradation très avancée de l’environnement dans la ville de Bukavu. Des cris de détresse de la population qui craint sur leur sort. Un environnement hostile pour les écoliers alors que les enfants se préparent pour le chemin de l’école, plusieurs canaux et conduites d’eaux n’ont pas de ponts. Bref, la sécurité environnementale est compromise.

Quand le collecteur quartier « Latin » arrose Irambo

On le sait tous, pendant la pluie, les collecteurs de Mukukwe et celui provenant de quartier « Latin » dans la commune d’Ibanda au quartier Ndendere déversent leurs eaux et engloutissent des maisons. Les magasins, les boutiques, les églises ou encore les écoles sont les plus grandes victimes. Au début des la tombée des nouvelles pluie les habitants dorment avec leur peur au ventre et d’autres passent des nuits à la belle étoile s’attendant au pire du jour au lendemain.  En RD Congo, le principe de prévention ne fait pas l’unanimité.

’Nous vivons ici à Irambo où les caniveaux sont bouchés par des ordures de tous genres. La route est jonchée des bouteilles plastiques et des déchets ménagers qui proviennent dans tous les sens. La population se déploie pour dégager le collecteur de Mukukwe et elle met ses déchets le long de la route pour attendre le véhicule qui pourra évacuer mais jamais le véhicule n’arrive. Nous ne connaissons pas la mission des autorités au point où elles ne parviennent pas à assurer la propreté de la ville. Notre sécurité les préoccupe moins. Au-delà des inondations, nous sommes exposés à diverses maladies dues aux odeurs nauséabondes que dégagent ces eaux usées qui remplissent ces canaux,’’ se plaint un vendeur dans une boutique à Irambo

Au quartier de Kasali en commune de Kadutu, des vies humaines sont en danger suite au collecteur nommé « chez Tuonane » situé non loin de la place ancienne coopérative qui est bouché. Ce collecteur n’attend que le coup de sifflet de la pluie pour vomir et ensevelir des maisons avoisinantes.  

Il vous souviendra que lors des dernières pluies qui se sont abattues sur la ville de Bukavu du dimanche au lundi 27 janvier 2020, les eaux ont envahi les maisons situées sur avenue Nyamugo Limanga causant ainsi d’importants dégâts matériels et des pertes en vies humaines.

D’heureuse mémoire, le feu bourgmestre de la commune de Kadutu, Bekao Munyole kashama avait retracé la provenance des ces eaux qui finissent par faire de la rage à la place de l’indépendance laissant des empreintes au niveau du camp Industriel. Il avait d’ailleurs démontré que ce collecteur reçoit les eaux venant de Kabare, Bagira et Kadutu charriant toutes sortes de déchets alors que son lit n’était pas adapté à recevoir cette capacité.

Tableau de bord

 Au cours d’un entretien public qu’il avait tenu avec ses administrés dès son vivant, Bekao avait préconisé « la citoyenneté responsable des habitants, qui jettent les immondices dans les caniveaux » mais également l’implication des parties prenantes dont la mairie et l’office des voiries et drainage pour le curage des caniveaux.

Des incendies aux inondations, l’œil dans le rétroviseur

Alors que la ville de Bukavu enregistre plusieurs cas d’incendies qui du reste laissent la population sans logement ni bien matériel, les inondations pourront alourdir le bilan si peu.   Tout au long de l’artère principale en allant de Feu-Rouge vers Nguba, passant par Nyawera, il s’observe des fractions de déchets entassées dans des sacs ou soit stockés et oubliés sciemment dans un coin. Vers les marchés de Nyawera, Nguba et au marché dit Baba Cingazi on peut visiblement voir des sachets, habits déchiquetés, des sachets, et autres ordures ménagères exposées à la place publique. Des caniveaux et rigoles bien blindés bloquant passage aux eaux d’écoulement et qui finissent par monter à la surface. Avec cette situation, l’on pourrait donc croire avec ou sans raison qu’après la saison sèche et ses incendies la ville s’oriente vers une période des pluies et ses inondations.

Vous vous souviendrez que pendant la période pluvieuse, l’obstruction de ces caniveaux a toujours été un sujet de débordement des eaux. Ces dernières parfois couvrent plusieurs ronds-points comme Muzihirwa à Nyawera, la place de l’indépendance, le rond-point Major Vangu et la place dite ancien Coopéra. Des lacs artificiels naissent et disparaissent du coup.

Au regard de ce qui attend la ville, des hommes musclés s’apprêtent à faire du taxi pour faire traverser les passants d’une rive à l’autre.    

La même situation est observée vers Lycée-Wima, à Cimpunda, et à Mukukwe, où le collecteur Luziba su avenue Irambo vers ISGEA, Bya’ene, impose la loi en inondant des maisons.

 A la place dite de l’Indépendance juste vers l’entrée de la pharmakina les conduites d’eaux de Kawa la rivière Wesha et Chula sont pleins d’immondices et attendent le bon moment pour les vider sur la place publique et le reste vers le lac Kivu. Cette situation inquiète plus la population dans la ville de Bukavu  qui pense que les autorités doivent prendre leur responsabilité en main pour écarter le danger qui se profile à l’horizon.

David Cikuru l’un des analystes sociaux fait un décryptage de la situation alarmante.

’Lorsque nous circulons dans toute la ville on voit le collecteur Mukukwe qui va vers Irambo jusque à Bya’ene tous les collecteurs qui viennent de Kadutu passent par Kahua, à Bagira tous les collecteurs sont partout bouchés par les ordures qui soit proviennent des ménages. Des déchets disséminés par tout suite aux marchés pirate dans la ville de Bukavu présente un grand danger.  Nous sommes en train de connaitre des incendies mais aussi avec les inondations nous risquons de tout perdre en matériel et en vies humaines si rien n’est fait. Déjà ce que vous voyez aujourd’hui prouve à suffisance que l’environnement va se venger contre la méchanceté de l’homme,’’ déplore David Cikuru acteur de la société civile dans la ville de Bukavu.

Pour notre source, des mesures drastiques et responsables devraient être prises par la mairie de Bukavu en collaboration avec ses trois communes pour prétendre juguler ce fléau.

D’ajouter :

’’Le maire de la ville avait imposé des salongo chaque samedi, mais l’on évacue les déchets et on les stocke le long de la route qui par après finissent par retourner où ils sont sortis et d’autres se dispersent sur la voirie, ce qui fait que des maisons sont inondées et des biens détruits.  Nous pouvons demander que la mairie dote chaque commune de deux camions pour faciliter l’évacuation des déchets curés des caniveaux,’’ a-t-il recommandé par la suite.

Quelle politique mise en place pour l’assainissement ?

Tout en appelant tout le monde à la vigilance et à la responsabilité, la commune d’Ibanda rassure ses administrés qu’il y a des mécanismes mis sur pied pour faire face à la saison pluvieuse.

Destin Murhula, Secrétaire Administratif de la commune d’Ibanda recommande par la même occasion aux habitants de s’abonner auprès des maisons d’évacuation des déchets afin de prévenir le pire et épargner les vies humaines du danger.

’Comme vous pouvez le constater, les immondices sont devenues un repas quotidien dans notre commune et dans toute la ville en général. Particulièrement il y a des immondices haut-volume ou immondices orphelines qui sont des déchets entassés quelque part et vous ne savez pas d’où ça provient et personne ne s’en approprie. Quelque fois c’est par manque des dépotoirs mais aussi et surtout par incivisme.  Comme politique, nous avons mis en place dans la commune d’Ibanda un service d’assainissement qui est chapoté par Déo Kurasa avec un comité qui fait le suivi par tout. Nous passons par les 4 marchés de notre juridiction avec un camion à la disposition pour évacuer des déchets y produits’’ fait savoir Destin Murhula.

Notre source spécifie que certains déchets sont à la responsabilité de la mairie et non les communes. A l’en croire, la commune a ses cibles et chacun en ce qui le concerne doit prendre ses responsabilités et jouer son rôle.

’Les gens ne doivent pas faire de confusions. Dans la gestion des déchets, on doit savoir que de tel à tel endroit c’est la commune qui contrôle et c’est elle qui doit assainir cet endroit-là. Il est de même pour d’autres endroits où c’est la mairie qui joue le rôle et c’est elle qui doit évacuer des ordures,’’ explique notre source.

L’implication de la commune d’ibanda dans la lutte contre les inondations

Le SECAD de la commune d’Ibanda, Murhula destin réaffirme du ferme engagement de sa commune dans la lutte contre les inondations. C’est ainsi qu’il annonce la relance des travaux d’élargissement et d’approfondissement des certaines canalisations et collecteurs vers l’endroit dit ‘’Luziba’’ avec l’appui de certains bienfaiteurs.

Ntabola Babwine Patrick


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