Sud-Kivu : Voici pourquoi les jeunes devraient s’adonner à l’agriculture

L'amélioration de l'agriculture/ la jeunesse appelée à s'y engager/ Photo crédit
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Chaque matin dans la ville de Bukavu (60 km²) à l’Est de la RDC, des camions chargés des farines de manioc, de maïs, des légumes de toute catégorie, des poulets traversent les frontières Ruzizi I et II. Destination, la ville de Bukavu et certains territoires de la province du Sud-Kivu. Cette ville d’environ 1,6 millions de bouches à nourrir, dépend en partie de la production des agriculteurs rwandais, Ougandais et d’autres pays. Entretemps, le Sud-Kivu possède des terres arables, irrigables, une main d’œuvre abondante et disponible, mais ses habitants dépendent des produits agricoles venant de pays voisins.  « Qui te nourrit te contrôle », dit-on 

L’agriculture oui, mais pas avec les jeunes

Le secteur agricole est presque à l’abandon total dans presque tous les territoires de la province du Sud-Kivu. Pourtant secteur clé et capable de réduire le chômage d’une jeunesse désœuvrée. L’élevage et l’agriculture sont négligés par la jeunesse et la mauvaise politique qui n’encourage pas la jeunesse à faire les travaux de champs. Le malaise dont souffre l’agriculture, pêche et élevage est de voir la jeunesse pleine de vigueur croire que c’est une honte de labourer les champs ou de paître les troupeaux pour se procurer de l’argent. Plusieurs analystes estiment qu’il serait important d’aider les jeunes à se découvrir dans ce secteur pour relever les vieillards qui n’ont plus ni force ni capacité à innover.

L’agriculture, un secteur clef

Dans sa chronique du 28 Avril 2024, James Mukeshaba a démontré que les jeunes n’ont pas souci de s’intégrer dans l’agriculture pourtant un secteur productif. Invraisemblablement, les centres villes en RD Congo sont en train d’approvisionner les milieux villageois en vivres (produits des champs) ce qui est un paradoxe.

« Au paravent, c’est au village qu’on allait pour s’approvisionner en vivres. Et c’est là où il y avait tout. Aujourd’hui ce devenu le contraire, tout se cherche en ville », regrette James.

Et d’ajouter :

« La raison est que l’agriculture et l’élevage ont été abandonnés à leur triste sort par les jeunes et entrepreneurs au Sud-Kivu. Beaucoup de jeunes entrepreneurs négligent ce secteurs clés de la vie, pourtant une source fiable des revenues, pouvant mettre fin à l’importation des certains produits de première nécessité que nous allons chercher au Rwanda. La honte et le manque de financement sont parmi les raisons de cet abandon ».

 La jeunesse face à l’asymétrie d’informations

A en croire l’ingénieur Merci Kalimbiro expert agronome au sein du cabinet EKAGRI, un cabinet de consultance, la sensibilisation est le seul moyen pour initier les jeunes à œuvrer dans le domaine agricole.

« Il ne s’agit pas d’un abandon volontaire pour les jeunes. C’est une sorte de manque d’information. Ils doivent être sensibilisés sur les bienfaits de l’agriculture et l’élevage. Nous sommes passés dans certains territoires, nous avons trouvé que certaines jeunes femmes ont commencé à prendre l’initiative de faire les activités champêtres. C’est donc une question de sensibilisation et tout pourra aller » conseille l’ingénieur Merci Kalimbiro.

Quand l’exploitation artisanale des minerais prennent le dessus sur l’agriculture

Contacté par la rédaction Mkulima.ekagri, le chef de bureau en charge de la protection et végétation Daniel Mutegera, les causes d’une faible production c’est parce que l’agriculture est abandonnée aux personnes de 3e Age. La majorité des jeunes se livrent aux travaux de bureau et d’autres souhaitent l’extraction minière.

« Les dépendants de l’agriculture mais non productifs sont nombreux notamment, les personnes invalides ou handicapées, les hommes agricoles involontaires « HAI » c’est-à-dire adultes mais occupé par d’autres services, les Raillés du Rôle ou mineurs. Ces gens doivent manger mais ils ne produisent pas. Alors pour subvenir à ce déficit, on doit soumettre le travail d’’agriculture par superficie à tous les célibataires, femmes libres, aux hommes valides afin de subvenir à l’alimentation de ces autres, » révèle le CB Daniel à la Division de l’agriculture, pêche et élevage.

Actuellement dans la province du Sud-Kivu, ce sont les vieillards, les pauvres qui essaient, malgré leurs maigres moyens, de s’adonner à ces travaux champêtres et d’élevage. Compte tenu de la faible production, les jeunes sont appelés à l’éveil de conscience. Un appel vivant est lancé vis-à-vis des autorités pour appuyer les activités agricoles des jeunes entrepreneurs afin de limiter l’importation des produits dans notre province en particulier et dans le pays en général.


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