Le début de la saison culturale A s’annonce ride et complique la situation pour les agriculteurs dans la province du Sud-Kivu. Avec le fait du changement de la saison dans la province du Sud-Kivu, la situation semble préoccupante et les agriculteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Pour certains agriculteurs l’absence de pluies dans leurs milieux affecte négativement la période culturale. Alors que dans la plaine de la Ruzizi les agriculteurs décrient le mauvais état des canaux d’irrigation qui présentent déjà un danger pour les travaux champêtres. Dans le territoire d’Idjwi par contre les agriculteurs déplorent la pluie de grêle qui s’est abattue sur leur territoire détruisant tout sur son passage.
Les cultivateurs dans le territoire d’Uvira à Kiromoni, eux, passent au peigne fin les dégâts causés par les premières pluies qui se sont abattues dans leur milieu, dévastant une grande partie des champs. Sur place, les canaux d’irrigation ont été détruits, des champs inondés par des rivières en crue et des canaux d’irrigation non entretenus par manque de moyen.
Le gérant de la coopérative Mashaka de Kiromoni présente des fortes inquiétudes lors de la tombée des pluies torrentielles qui pourront affectées les efforts des agriculteurs si des précautions ne sont pas envisagées.
‘’Les pluies ont détruit les canalisations d’eaux dans nos champs. Suite à la forte pluie ces canalisations ont été bouchés par la bout et l’eau a pris le large dans nos champs en détruisant ce qu’il a croisé à son passage. Présentement à l’heure où je vous parle les pluies ont cessé de pleuvoir et certains cultivateurs de riz n’ont pas encore commencé à semer. Certaines catégories de riz souhaitent une pluie abondante mais comme les pluies ont cessé alors le riz ne peut pas être cultivé. La culture de légumes comme les amarantes est bloquée car elle se fait par irrigation alors que l’eau n’est pas en train d’arriver aux champs faute de manque de pluie. Le travail devient difficile par manque d’eau pour arroser la terre,’’ fais savoir Bija Erebu Francis, gérant de la coopérative Mashaka et exploitant de terre dans la partie Kiromoni et Kiliba en territoire d’Uvira.
Le changement de saison, un casse-tête pour agriculteurs
Les agriculteurs regroupés au sein de la structure COPAMAK révèlent que la culture de Maniocs et de Maïs subie d’énormes pertes car ceux-là qui avaient cultivé et semé bien avant, sont en regret de voir leur semence séchée par manque d’eau de pluie. Et d’autres hésitent de mettre à terre leur semence car n’ayant pas la certitude que ces dernières trouveront de l’eau.
Contacté par la rédaction de Mkulima, Zeba Madjali président de conseil d’administration de la Coopérative Agricole pour la Commercialisation Performante des Aliments des Bases / COOPABA, RDC de SANGE dans la plaine de la Ruzizi et chargé de la Production et Liaison au Centre de développement communautaire de Kiringye, CDCK, préconise plusieurs pistes de solutions pour faire face aux inondations et érosions qui se profilent à l’horizon.
Il parle notamment de la réhabilitation des infrastructures existantes ainsi que la construction des nouveaux barrages dans d’autres rivières peuvent être des solutions durables et efficaces pour limiter les dégâts.
‘’Pour faire face à tous ces grands défis, nous devons savoir que la plaine a beaucoup de rivière car partout où on passe on croise des rivières. La question est de savoir comment aménager les périmètres. Tout d’abord il faut construire toutes ces infrastructures d’irrigations correctement ou soit dans des rivières où il n’y a jamais existé un barrage. Il faut songer comment les construire et cela facilitera à ce que tous ces périmètres soient irrigables. Le comble présentement est de voir que même ceux-là qui ont des barrages, sont dans de pertes car par moment l’eau n’arrive pas parce qu’ils ne sont pas bien entretenus.,’’ explique Zeba Madjali.
Le manque de pluies, un frein considérable à la production
Pour la variation saisonnière le président de conseil d’administration de la COOPABA, RDC de SANGE et Représentant de de SYNERGIE Des Coopératives de la plaine producteurs de Riz. GIE SYCOOPAR pense que certaines cultures sont beaucoup plus souvent touchées par cette mutation. Par exemple la culture de manioc qui doit passer plus d’une année dans le sol et qui constitue une alimentation traditionnelle est la cible de cette variation.
‘’ Le manioc est affecté à plusieurs niveaux pourtant c’est une culture qui tient la vie de tout un peuple dans nos milieux ici à l’Est de la RDC. Pour être claire, le manioc donne le foufou et son légume alors là-bas cette catégorie de culture sera vraiment affectée négativement et le tubercule ne va pas se développer rapidement dans le sol. Pendant cette période où la pluie fait défaut, il se développe dans la plaine tout au long des rivières des cultures de dépannage par arrosage comme les légumes, les arachides pour leur permettre d’atterrir dans la saison A qui déjà s’annonce. Pour le riz irrigué le rendement ne sera pas comme le riz qui bénéficie de la pluie pendant la grande saison pluvieuse. Par conséquent le rendement d’une culture par arrosage sera différent et parfois faible contrairement à celle qui se développe sous l’impulsion de la pluie,’’ regrette Zeba Madjali.
Alors que dans certains coins de la province les fortes pluies font rage, à Kabamba dans le territoire de Kabare par contre, les agriculteurs décrient l’absence totale des pluies.
« Vraiment pour le moment la situation est médiocre car l’interaction entre la pluie et les cultures est négative. Il n’y a pas de la pluie en permanence et nos semences sont entrain de sécher pour ceux-là qui ont semé juste au mois de septembre. Mais d’autre hésitent de semer suite au manque de pluies, » révèle Chance Mirindi Guillaume de l’association Association de Producteur pour le Développement Endogène / APDE de Kabamba.
Par contre, en territoire territoire d’Idjwi les grêles de pluies ont endommagé toutes les culutres sur leur passage. Les maniocs, des arbres sont tous privés de leurs feuilles.
‘’La saison pluvieuse nous réserve des surprises inacceptables. Ici chez nous dans le territoire d’Idjwi les pluies mélangées aux grêles ont saboté nos récoltes. Des arbres, des maniocs et des légumes comme des choux, des cannes à sucres ont été saccagés par les grêles et nous pensons que si situation pareille continue nous risquons de tout perdre. Ces pluies abondantes ont causé même de fortes inondations et ont emporté nos champs’’, déplore Merci Bizira, cultivateur et concessionnaire à Idjwi Sud.
Signalons que pendant cette période tout le monde a les yeux braqués à l’arrivée de la pluie surtout pour les agriculteurs qui n’ont pas les infrastructures d’irrigations. Déjà certains cultivateurs sont à pied d’œuvre pour réparer ce qui peut encore l’être.
Pour la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi, dans certains axes certains riziculteurs sont au début de labour et d’autres ont déjà commencé à faire le sarclage. Dans l’entre temps, à Sange certains sont en pleine récolte. Ce phénomène est donc l’effet de cette irrégularité de la pluie dans la zone.