Alors que de services étatiques congolais se démènent pour mettre fin à l’exportation illicite et clandestine du café et essayent de booster la production, certains opérateurs économiques du Sud-Kivu exportent frauduleusement du café vers le Rwanda via le Nord Kivu et l’Ile d’Idjwi au Sud Kivu. D’autres, par contre, décrient cette situation et déplorent cette fraude entretenue à grande échelle et qui rend impuissantes leurs différentes actions économiques.
Le Gérant de la Coopérative des ligues des producteurs agricoles et de commerce à Kalehe, indique que les Coopératives sont plongées dans des difficultés énormes et travaillent à perte suite à cette corruption entretenue dans le secteur de l’agriculture pérenne.
« Il y a une bande de petits acheteurs qui collectionnent les cafés auprès des petits producteurs en leur disant qu’ils vont aller vendre à Goma, mais pendant la nuit ces cargaisons traversent vers le Rwanda. Plusieurs rotations de pirogues motorisées fortement chargées sont régulièrement expédiées vers le Rwanda par une bande de malfrats. Voilà maintenant que les cafés exportés par des coopératives légalement connues se négocient à un faible prix », renseigne Sabin Chobohwa.
Il indique que la création des points de vente serait un moyen efficace qui limiterait cette fraude car les acheteurs peuvent être officiellement connus et répondraient à leur devoir fiscal. L’Etat congolais devrait faire de lobbying pour mettre les producteurs en connexion avec les potentielles entreprises qui sont dans l’achat du café afin que ce secteur soit de plus en plus rentable.
L’ONAPAC pour sa part condamne cette pratique qui la province de ses recette au profit d’autres pays. Cet établissement public de l’Etat congolais met en garde toute personne qui pourrait être attrapée dans cette opération en violation des dispositions légales au profit du Rwanda.
« Le café est devenu un frauduleux par nos voisins du Rwanda. Ils viennent exploiter illégalement le café sans passer par l’ONAPAC qui est le seul service en charge de contrôler la production et la commercialisation du café et d’autres productions pérennes. Une partie de nos productions passe dans les mains étrangères sans payer des frais de taxes et les frais d’exportation. Cela est un défi pour nous qui perdons des recettes qui devraient intervenir dans le paiement des agents et gonfler la caisse du trésor public », renseigne Gédéon Ndeshibire Karali, Ingénieur agronome à l’ONAPAC.
Les coopératives agricoles actives dans la commercialisation du café lancent un cri d’alerte et interpellent les autorités tant nationales que provinciales de tout mettre en œuvre pour arrêter l’hémorragie économique entretenue par certains commissionnaires du Rwanda.
En dépit de l’exportation minière à outrance, les productions agricoles pérennes comme le café, le cacao sont aussi convoités par les pays voisins. Ces derniers seraient en train de développer des mécanismes illégaux pour accéder aux productions agricoles congolaises sans passer par des services étatiques habilités.
Patrick Babwine