SUD-KIVU : des chèvres (caprins) décimés par la Peste des Petits Ruminants

Vaccination des Caprins par la division provinciale de pêche et élevage
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Les caprins (chèvres et moutons) sont gravement attaqués par une maladie virale dite la peste des petits ruminant « PPR » en sigle. Presque tous les bétails ont été ravagés par cette épidémie qui appauvrit les éleveurs dans les territoires de Kalehe, Kabare et Walungu et principalement à Idjwi.  Le taux de mortalité serait de plus de 9O%, d’où une mortalité de 100% de bétails s’observe chez les caprins.  Les médecins vétérinaire Ndio Bahogwerhe revient ici dans cet entretien sur cette maladie qui est une réalité dans la province du Sud-Kivu et qui décime le bétail sans distinction. Il invite les éleveurs à faire vacciner leurs bétails pour les protéger contre le virus. Ce spécialiste explique également comment on peut remarquer cette maladie chez les caprins.

Rédaction Mkulima : Bonjour Docteur Ndio Bahogwerhe

Docteur Ndio Bahogwerhe : Oui bonjour cher journaliste Patrick

La rédaction Mkulima : quelle est la pesanteur de l’épidémie de la peste des petits ruminants dans les zones le plus touchées ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : c’est une réalité, la maladie est confirmée dans la province du Sud-Kivu et elle décime le bétail sans distinction. Les milieux les plus touchés c’est d’abord le Nord Kivu où la maladie tire son origine précisément à Rutshuru. Les prêtres avec leur bétail qui fuyaient des perturbations sécuritaires dans un mouvement instable dans la province sont venus avec leurs petits ruminants qui étaient déjà porteurs de l’épidémie de petits ruminants sans le savoir.  Ils devraient aussi évacuer leurs bêtes vers Goma pour un peu de sécurité. C’est dans ces sens que les bêtes sont arrivées à Bobandana dans le couvant des prêtres. Malheureusement parmi ces bêtes nombreuses étaient déjà porteuses du Virus. L’épidémie est venue au Sud-Kivu en passant par la porte de Minova en territoire de Kalehe, kabare puis elle a transité par Walungu. Cette situation s’enracine ce dernier temps dans le territoire d’Idjwi où les éleveurs ont recommencé à zéro leur projet après avoir tout perdu suite à l’épidémie de PPR. Préventivement les autres territoires sont soumis au vaccin malgré que la maladie n’y soit pas encore arrivée.

Rédaction Mkulima : Docteur, on parle de la maladie de la peste des petits ruminants et sa dangerosité sur la vie des caprins, par quels signes on pourra connaitre que son bétail est atteint ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : Cette maladie virale qui attaque des chèvres et des moutons présente des signes cliniques sur l’animal atteint notamment : les lésions au niveau de la cavité buccale, de la diarrhée et de la température qui monte. On peut également le savoir à partir des examens au laboratoire  sur la présence de ce virus qui décime les petits ruminants. Avec cette épidémie on peut arriver à 80% voire 100% de morts des ruminants particulièrement les caprins.

La peste de petits ruminants est-elle une zoonose ?

Rédaction Mkulima : quelles sont les conséquences de la consommation de la viande issue d’un animal atteint par cette maladie pour la santé humaine ?

Docteur Ndio Babogwerhe : La peste de petits ruminants n’est pas une zoonose, elle ne présente aucun danger pour la vie humaine, mais par la manipulation, elle peut permettre à les transmettre chez les autres ruminants non encore contaminés. Par conséquent, la viande ne sera pas admise à la consommation parce qu’elle propage les germes.  Du point de vue action directe sur la santé, il n’y en a pas car je l’ai signifié au départ que ce n’est pas une maladie zoonotique transmissible de l’animal à l’homme.

Rédaction Mkulima : Quel est le taux de mortalité qui est enregistré au Sud Kivu et quel est le niveau d’implication des autorités pour limiter la propagation du virus et rassurer les éleveurs ?

Docteur Ndio Babogwerhe : Le taux de mortalité est trop élevé et les caprins meurent en cascades. La consommation de ces viandes fait à ce que le cercle qui est infecté s’agrandisse de plus en plus. Le taux de prévalence de la maladie est à 100%, ce qui fait que facilement le taux de mortalité peut avoisiner 80% et dans les cas extrêmes toutes les bêtes meurent tout simplement.

Le gouvernement a toqué à différentes portes entre autre chez FAO qui dans l’ancien temps  a donné à la division de Pêche et élevage une dose de vaccin pour lutter contre cette maladie. Pour prévenir cette maladie il faut procéder à la vaccination par ici et par là. Ce pour cette raison que la vaccination doit se faire et elle est en train d’être faite dans plus de 5 territoires.

Rédaction Mkulima : Docteur, dans un milieu où la propagation est à 100% et que toutes les bêtes seraient déjà atteintes par le virus, quel est le degré d’espoir pour croire sauver quelques bétails ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : Au faite, la peste des petits ruminants est une maladie virale, il n’y a pas de traitement jusque-là, Uniquement de vaccins préventifs. Un petit distinguo entre traitement préventif et curatif pour juste tirer aux claires la gravité de la maladie. La division provinciale de pêche et élevage applique le traitement préventif en procédant par la vaccination des petits ruminants. Sachant que la maladie est déjà dans les milieux et qu’un animal atteint peut se déplacer d’un village à un autre et par ricochet il peut propager le virus d’un animal à un autre.

Espoir oui et non ! Espoir parce que ces bêtes déclarées malades on va les cantonner quelque part de façon clinique dans des zones à risques, (des zones de précautions). Ces animaux-là ne doivent plus être mélangés avec les autres, car leur déplacement peut transporter des virus.  Un vétérinaire médecin peut aller les traiter symptomatiquement contre éventuellement les signes que présentes ces maladies (la diarrhée, la fièvre, les lésions de la cavité buccale).  Par chance une ou deux voir 50 bêtes peuvent être supplantées de cette maladie. Mais c’est un risque grave que l’on court lorsqu’on les garde en vie.

Rédaction Mkulima : dans certains milieux les éleveurs lancent un cri d’alarme et demandent que le gouvernement provincial leurs vienne en aide avec le vaccin pour voir comment ils peuvent sauver le peu du bétail qui leurs reste. Quel mécanisme envisagez-vous pour couvrir ces zones non encore servies ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : Nous sommes en train de vacciner contre la peste des petits ruminants, le temps imparti est largement dépassé, mais nous faisons les rattrapages. Il y a deux maladies qui sont programmées notamment la peste des petits ruminants et le charbon symptomatique. Nous vaccinons contre la PPR pour les retardateurs dans les territoires où est signalée l’épidémie. Dans des endroits où nous ne sommes pas encore arrivés, c’est par faute de moyens de déplacement. Si nous pouvons avoir des partenaires qui peuvent nous accompagner dans cette mission certainement que nous pouvons le faire car le vaccin est disponible à la division provinciale de l’élevage.

Rédaction Mkulima : Quels sont les défis auxquels vous faites face dans le processus de vaccination ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : L’épidémie est signalée à divers endroits mais nous manquons des partenaires qui peuvent nous aider à y conduire le vaccin et voilà les bêtes succombent. Il y a de conditionnalités pour transporter le vaccin, pour vacciner et les vétérinaires ou vaccinateurs qui y vont doivent avoir leurs primes pourquoi pas ?

Rédaction Mkulima : Avez-vous les vaccins disponibles pour soulager les éleveurs ou bien ils doivent encore attendre ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : Je confirme avec l’aval de mon chef de division que nous avons le vaccin ici sur place. Nous devons dans la mesure du possible aller aider cette population qui élève des petits ruminants car c’est très important. C’est seulement les moyens de déplacement et autres besoins qui nous manquent.

Rédaction Mkulima : Quel est le message que vous avez à livrer auprès de vos partenaires ?

Docteur Ndio Bahogwerhe : Je profite de votre micro pour dire à quelques partenaires s’ils peuvent venir à la division de pêche et élevage, être en contact avec le chef de Division pour nous faire un coup de main et nous faciliter l’exécution de cette tâche. Nous gardons ces vaccins dans des conditions plus appropriées et ça peut aider toute la population si les moyens sont réunis. Au cas où nous sommes répondus, Idjwi et d’autres endroits touchés nous verra et nous allons faire ce qui est nécessaire.


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