Malgré les efforts fournis par différentes organisations œuvrant dans l’environnement et gestion de déchets dans la ville de Bukavu, la tâche est de loin à être satisfaisante. Certaines organisations, ayant la gestion des déchets dans leurs attributions, sont convaincues que seule la transformation des déchets reste l’unique moyen efficace pour gérer les déchets.
Par manque d’un bon système pour organiser la collecte et l’évacuation de déchets, la ville encaisse une quantité moins négligeable de déchets et immondices à différents coins.
Des organisations s’activent pour relever les défis auxquels fait face cette ville qui jadis était connue sous une identité ‘’Bukavu la verte ou la belle’’. Pour cette année, les environnementalistes se fixent comme l’objectif, la sensibilisation et la mise en lumière des actions en faveur de l’environnement.
L’engagement des organisations d’assainissement, un effort de long labeur
Selon le constat fait par la rédaction de Mkulima, des immondices sont déversées sur les artères principales, des toilettes vidées dans des conduites d’eaux en mi-journée, indisposant les voisinages et les passants sous l’œil de l’autorité. Dans différents quartiers de Bukavu, il n’existe pas des poubelles publiques. Toutes les ordures ménagères sont déversées dans des conduites d’eaux et des canalisations. Les déchets font la ronde des parcelles.
Cette situation laisse croire qu’au regard de la multiplicité des déchets et ordures ménagères dans la ville, l’engagement des organisations commises à l’assainissement demanderait des efforts consistants et un véritable accompagnement de l’Autorité urbaine afin de tenter d’y apporter une solution adéquate.
Les habitants de différents milieux visités par la rédaction, accusent leurs cadres de bases qui sont totalement inertes et impuissants.
« Nous ne savons pas comprendre que dans un pays qui se dit, un État de droit, dans une ville et quartier où il y a des autorités à tous les niveaux, les gens se comportent comme s’ils étaient dans une jungle. Dans nos quartiers les gens construisent sur de petits périmètres et privent leurs maisons de toilettes. Au finish, ils décident d’orienter leurs matières fécales dans des canalisations d’eau. En mi-journée encore pendant la saison sèche, ils débouchent leurs toilettes aux vues de tout le monde. Nous nous demandons ce que font les autorités ou la soi-disant police d’assainissement », s’étonne Patrick Mulamba président du CLD Cibera.
Balekage Flotté, habitant du quartier C dans la commune de Bagira, regrette de constater que les badauds soient exploités pour dégager des sacs d’ordures dans des parcelles et qui attendent le soir pour les abandonner devant les portes des voisins. Une situation qui affecte la plupart des ménages de son quartier.
A chacun de jouer !
Plusieurs acteurs de la protection de l’environnement recommandent la communauté à la prise de conscience et à l’auto-évaluation afin de mettre en place des stratégies pouvant permettre de vivre dans un environnement digne.
La Coordinatrice de l’organisation Plasticorps invite toutes les organisations œuvrant dans la valorisation et la gestion de déchets au Sud-Kivu à prendre conscience pour prétendre sauver l’environnement.
« Ce qui tue l’environnement à Bukavu, c’est une forte prolifération des déchets. On doit aussi se porter responsable de ce qui nous arrive. Nous-mêmes, sommes à la base de notre propre malheur. Même si le monde mobilisait beaucoup d’argents pour assainir la ville, tant que les habitants, les nés à Bukavu ne sont pas conscients de la restauration du paysage de cette ville, rien ne peut évoluer», martèle Nicole Menemene.
La terre notre avenir, nous devons la protéger
L’engagement dans la protection de l’environnement implique la compréhension des urgences climatiques. Les organisations des jeunes dans la ville de Bukavu sont invitées à s’investir dans la valorisation de déchets. C’est ainsi qu’elles contribueront à la réduction des risques catastrophiques dans la ville.
Les organisations de ramassage des immondices et celles chargées de récupérer les déchets plastiques sont censées travailler ensemble en tant que organisations intervenant dans la protection de l’environnement. Si les environnementalistes et le gouvernement congolais travaillaient ensemble sans se faire la guerre pour la protection de l’environnement, ils peuvent aboutir au résultat tant entendu.
Les dirigeants devraient premièrement prendre le lead en sensibilisant la population à la protection de l’environnement et lutter contre l’insalubrité dans la ville. Des mesures doivent être appliquées pour imposer de bonnes méthodes et le respect de l’environnement.
Vu que la ville n’a pas suffisamment d’endroits appropriés pour les décharges d’ordures produites par des ménages, une seconde vie devra être accordée aux déchets en encadrant les organisations des jeunes qui s’engagent dans la transformation des déchets.
Il s’observe que les causes de la destruction de l’environnement sont nombreuses, mais il ne fait aucun doute que l’activité humaine en soit la principale responsable. Depuis l’ère de l’anthropocène, qui intervient avec l’avènement de la révolution industrielle, les hommes ont déstabilisé l’équilibre fragile de la planète.
Urgent : le PNKB en voie de disparition
Les déchets finiront-ils ?
On ne peut pas affirmer une éventuelle fin des déchets dans une ville ou une entité où vivent les gens. Les entreprises spécialisées dans l’assainissement de la ville doivent être à pied d’œuvre d’une manière permanente et régulière. La population doit être sensibilisée et elle doit comprendre que les plastiques et autres déchets détruisent l’environnement. Par exemple,
« payer un panier chez plasticorps, c’est donner la chance à 50 bouteilles ou plus de ne plus rentrer au niveau du lac, dans les caniveaux et autres milieux » a-t-elle martelé
Les avisés pensent que l’interdiction d’entrée des bouteilles plastiques ou des sachets dans la ville, peut être une méthode salutaire et non à la fois.
Le plastique a lui-même des côtés positifs et des côtés négatifs. Il est hygiénique. Le plastique permet d’empêcher la contamination des produits, un avantage significatif pour les produits médicaux comme les seringues stériles.
La communauté devra être éduquée sur des inconvénients à utiliser du plastique. Si les emballages plastiques ne sont pas recyclables, ils auront plus de chance de survivre plus longtemps et pourront contribuer à la dégradation de l’environnement et du sol.
« Nous Sommes dans l’assainissement, il faut être réaliste, tant qu’on existera, on aura des déchets. Nous devons chercher à apporter une solution au problème de la société sur l’environnement », explique Mugisho expert en agroforesterie.
La gestion de déchet
Une migration bien gérée et des initiatives de restauration des terres doivent faire partie de la solution. Les personnes les plus touchées par la dégradation des sols, la désertification et les sécheresses doivent être associées aux prises de décision, aux mesures et avoir les moyens d’agir pour endiguer le fléau.
Le point sur l’environnement aujourd’hui, est une vision globale et une contribution de population.
Des travaux communautaires, quel impact ?
Samedi, une journée consacrée aux travaux communautaires dans la ville tel que recommandé par le gouvernement provincial n’apporte pas de fruits sur l’assainissement de la ville.
Pas de circulation de véhicules avant 10heures, des magasins et boutiques fermés, des marchés publics non accessibles avant le temps convenu. Ces mesures quand bien même coercitives, elles n’impactent en rien sur l’insalubrité vécue à grande échelle dans la ville. Une trêve des activités mais pas une intériorisation de la conscience des habitants.
Sont moins nombreux les congolais qui ont compris que le ‘’Salongo spécial’’ décrété est un moyen efficace qui permettrait de lutter contre l’insalubrité et mettre à profit les efforts de toute la communauté pour l’assainissement de leurs milieux.
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patrick Babwine