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Interview: « Nous sommes des agriculteurs. Nous vivons de notre travail », découvrez Lukogo Kyalumba,  agri-entrepreneur dans la plaine de la Ruzizi 

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Au cours de cette interview exclusive réalisée avec Lukogo Kyalumba coordinateur d’Organisation Paysanne N°7 ‘’OADR’’ œuvrant à Kiringi dans la Plaine de la Ruzizi, nous tenons à vous faire vivre les exploits et les défis auxquels sont exposées les OPs de la plaine sacrée de la Ruzizi en territoire d’Uvira. Pour prétendre manger et vivre mieux il faut promouvoir l’agriculture vivrière et connaitre quel genre d’alimentation faudrait-il manger.

Situé à l’Est de la République Démocratique du Congo, dans la province du Sud-Kivu, la plaine de la Ruzizi occupe une position stratégique entre la chaine de Mitumba d’un côté et de l’autre la rivière Ruzizi, qui sépare la RDC et le Rwanda.

Patrick : Bonjour

Lukogo Kyaluma : Bonjour cher Patrick, je suis le coordinateur de l’OADR Asbl Kiringi dans la plaine de la RUZIZI

Patrick : Pouvez-vous nous parler en bref de votre OP ?

Lukogo Kyaluma : Notre organisation paysanne a vu le jour le 20 nov. 2006. Nous œuvrons dans l’agriculture, élevage, ce qui nous permet de venir en aide aux personnes démunies et intervenir dans la résolution des conflits.

Patrick : Quelles sont vos réalisations qui font l’histoire de succès de votre OP ?

Lukogo Kyaluma : 18 ans durant depuis notre création, nous pouvons nous frotter les mains et dire que nous avons déjà eu à notre actif beaucoup de réalisations. Du côté de l’agriculture nous sommes des cultivateurs aguerris et nous œuvrons dans la production de Manioc, de riz et des maïs.

Au travers nos bailleurs comme PICAGEL et GIZ nous pouvons nous même produire et transformer nos récoltes à partir de leurs subventions.

Patrick : Avez-vous des marchés où vendre vos récoltes facilement ?

Lukogo Kyaluma : Oui nous vendons facilement nos récoltes dans des marchés locaux et cela nous permet de relancer une fois de plus le développement de notre structure sans beaucoup de peines.

Néanmoins, nous approuvons certaines difficultés d’écoulement de nos produits lorsque la production est tellement abondante.

Patrick : En terme chiffré, pouvez-vous nous dire combien des tonnes récoltez-vous pendant une saison culturale ?

Lukogo Kyaluma : Pendant la saison B de l’an 2023 par exemple, nous avons eu 20 tonnes de Maniocs puisque nous avons cultivé alors que le soleil était accablant en 2022. Les conditions climatiques ont impacté négativement sur la récolte, mais d’habitude, nous récoltons 40 à 47 tonnes par saison culturale.

Patrick : Pouvez-vous nous partager des stratégies que vous utilisez qui vous permettent de maintenir fidèlement le plus longtemps possible vos membres pour 18 ans durant ?

Lukogo Kyaluma : Pour fidéliser nos membres dans notre OP, nous travaillons en collaboration étroite avec eux. Lors de la récolte, nous prenons une partie de notre production et nous la leur distribuons selon l’engagement de chacun. Nous leur aussi distribuons de la semence moderne pour les permettre d’aller également repiquer dans leur propres champs familiales.

Patrick : Pensez-vous que les échanges d’expérience et de coaching qu’EKAGRI organise en faveur de vos OPS sont bénéfiques dans vos projets agricoles?

Lukogo Kyaluma : Notre collaboration avec ce cabinet d’expertise agricole et environnementale EKAGRI nous profitons d’eux beaucoup d’expériences et d’échanges tellement importants et enrichissants. Il y a plusieurs pratiques modernes que nous ne maitrisions pas dans notre manière d’exploiter l’agriculture, mais avec la présence de cette organisation nous sommes fortement outillés. La connaissance d’usage de manuels lors de la culture et de la récolté nous a été octroyée. Il y a plusieurs expériences qui nous échappaient mais à la lumière de la formation nous avons eu une boussole pour nous guider dans toutes nos démarches surtout dans la gestion de nos structures, un volet que chapeaute EKAGRI.

Patrick : Que recommandez-vous aux autorités pour que l’agriculture soit au centre du développement et que les agriculteurs vivent de leur production ?

Lukogo Kyaluma : Premièrement au gouvernement congolais de nous aider avec du matériel de transport pendant  la récolte. Lorsque la moisson est abondante nous avons du mal à cheminer nos produits vers les blocs ou dépôt. Si l’on peut nous doter des tracteurs ou des petites camionnettes cela faciliterait le travail du champ. Nous avons aussi le problème de routes des dessertes agricoles, même si l’on utilise parfois des vélos ou taxis pendant la moisson, les routes demeurent  inaccessibles. La RN5 également ne rassure rien car nous ne pouvons pas évacuer nos récoltes vers Uvira moins encore vers la ville de Bukavu en passant par les escarpements de Ngomo.

Patrick : La rédaction de Mkulima.ekagri.com vous remercie

Lukogo Kyaluma : nous vous remercions et demandons de continuer à plaider pour les agriculteurs et éleveurs dans la plaine de la Ruzizi pour que l’agriculture soit boostée. Nous sommes un grenier agricole si nous sommes bien pris en charge.

 


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